Après les pisciculteurs et les agriculteurs, France Bleu Berry est allé à la rencontre cette fois des viticulteurs, également touchés par la météo capricieuse de ces derniers mois. Après le gel du mois d’avril, les pluies de juin et juillet ont permis aux champignons – dont le célèbre mildiou – de se développer. Une plaie pour les professionnels du secteur qui n’ont pas dit leur dernier mot. Difficile pour l’heure de se prononcer sur l’étendue des dégâts. Les viticulteurs de l’Indre et du Cher font le point sur la situation.
Dans les deux départements, personne ne parle de catastrophe mais plutôt de situation compliquée comme l’explique Baptiste Pointereau, viticulteur d’une exploitation de 12 hectares depuis cinq ans à Reuilly dans l’Indre : « C’était stressant. Il a fallu protéger. Il y a eu beaucoup d’eau. Pour travailler les sols c’était compliqué. Je trouve que ce millésime-là est un des plus compliqués. J’espère qu’on a passé le plus dur et que maintenant on va aller jusqu’aux vendanges sans trop de problèmes. On verra si le résultat est bon ou pas. »
Et le viticulteur du domaine de La Pagerie de rappeler : « Entre le 17 juin et le 14 juillet, on a eu 170 mm de pluie sur le secteur avec des zones plus ou moins touchées, ce qui correspond à trois mois de pluie. »
Vignes de l’Indre. © Radio France – Comte Kathleen Pour le moment, le bilan est difficile à dresser pour le viticulteur de l’Indre et c’est pareil du côté du Cher. Tant que les vendanges n’ont pas eu lieu, les viticulteurs préfèrent rester discrets. Il faut dire qu’après le gel du printemps – dévastateur pour les vignes – les fortes pluies de juin et juillet n’ont pas arrangé les choses. L’humidité a permis au mildiou de se développer. Olivier Luneau, viticulteur à Menetou-Salon dans le Cher et co-président de la Fédération des Unions viticoles du Centre, déplore la présence de ce champignon sur ses vignes : « On le voit, il suffit de regarder. Si on s’approche on voit que les feuilles sont jaunies, elles se nécrosent… C’est donc le champignon qui attaque. On voit sur les grappes qu’il y a quelques grains qui ont pris la maladie et ils vont avorter, c’est-à-dire sécher et tomber. C’est donc une perte de récolte sèche. »
Le mildiou présent dans les vignes berrichonnes. © Radio France – Kathleen Comte Cela faisait plusieurs années, que le viticulteur du domaine Jean Teiller spécialisé dans le Sauvignon blanc et le Pinot noir n’avait pas vu de mildiou dans ses vignes : « Les trois millésimes derniers ont été secs avec quasiment trois mois de soleil ce qui nous a rendu assez paresseux puisqu’on protégeait assez peu les vignes. Il n’y avait pas besoin. »
Il se veut toutefois rassurant : « Il reste quand même du raisin, il ne faut pas être alarmiste mais c’est vrai qu’il y a quand même des gros pourcentages de pertes. » A noter également qu’il existe des moyens pour lutter contre les champignons des vignes : des produits phytosanitaires pour les agricultures conventionnelles, ou bien du cuivre et du souffre pour les agricultures biologiques comme c’est le cas pour les 18 hectares de vignes d’Olivier Luneau. 60% des 600 hectares du vignoble de Menetou-Salon sont d’ailleurs passés en agriculture biologique.
Olivier Luneau, viticulteur du domaine Jean Teiller à Menetou-Salon dans le Cher. © Radio France – Kathleen Comte Désormais dans l’Indre comme dans le Cher, les viticulteurs ne souhaitent qu’une chose : du soleil avant les vendages, toujours prévues entre le 15 et le 20 septembre.