« Les vieux pour eux, c’est de l’or gris », ancienne salariée d’ORPEA dans deux établissements maralpins, Michèle Guého en garde un très mauvais souvenir, « on n’était pas des soignantes, on était des maltraitantes ». Elle raconte avoir été témoin du « rationnement » de la nourriture ou des couches décrits dans le livre « Les Fossoyeurs » sortant en librairie ce mercredi 26 janvier.
« Déjà la nourriture était dégueulasse, et puis _on pesait tout au gramme, c’était pas du tout ‘tout le monde peut se resservir’_, » affirme Michèle Guého. Selon elle, ce rationnement de la nourriture allait jusqu’au biscuit distribué à l’unité à l’heure du goûter : « Vous voyez les biscuits Pépito ? C’était un Pépito. Un seul. A 16 heures. On ne pouvait pas en donner plus. »
« Maximum 3 à 4 couches par jour » D’après l’ancienne aide-soignante, ce rationnement ne s’arrêtait pas à l’alimentaire. Le rationnement des couches raconté dans le livre de Victor Castanet, elle l’a vu : « Déjà on ne dit pas les couches, on dit les protections pour les personnes âgées, on nous avait dit maintenant c’est trois à quatre par jour, vous vous rendez compte, une personne qui se fait dessus, on n’a pas le droit de la changer ? »
Aujourd’hui, Michèle Guého a quitté ORPEA et changé de métier, « je pouvais plus, alors que c’est un métier que j’ai choisi, parce que je voulais aider les gens ». A quelques mois de la retraite, et après avoir débuté comme aide-soignante à 18 ans, elle a travaille désormais comme secrétaire.