Dès le 9 août, les bars, restaurants, salons et foires ne seront accessibles qu’aux visiteurs munis d’un pass sanitaire, prouvant que l’on a reçu les deux vaccins contre le covid, que l’on a récemment été testé négatif, ou que l’on a guéri de la maladie. Le sésame sera également nécessaire pour ceux qui souhaitent visiter un proche à l’hôpital, sauf urgence, ou les patients devant accéder à des soins programmés. En tout cas, c’est ce que prévoit le texte voté le 25 juillet par les députés et les sénateurs, en attendant de recevoir l’avis du Conseil Constitutionnel sur le texte ce jeudi 5 août.
Si la mise en place du dispositif dans ces secteurs était annoncé depuis plusieurs semaines, les professionnels se sentent toujours un peu perdus sur l’organisation à adopter. « Il n’y que des zones de flou. Concrètement, on se demande comment on va faire », déplore Gabriel Arduino, porte-parole de la Confédération nationale des TPE en Gironde et restaurateur à Bordeaux, « devoir mobiliser un ou plusieurs salariés pour effectuer uniquement des contrôles, ce n’est pas jouable, tout comme faire des files d’attente devant nos établissements pour faire rentrer les gens ». D’autant que le texte de loi impose aussi de contrôler les pass sanitaires en terrasse : « il y a des flux de personnes, des va-et-vient, c’est un espace ouvert donc c’est très compliqué pour contrôler tout le monde… ».
« On n’est pas là pour vérifier l’état de santé de nos employés » Une autre mesure de la loi fait aussi grincer les dents : l’obligation du pass sanitaire (schéma vaccinal complet ou test négatif de moins de deux jours) pour les salariés des secteurs de la restauration, des activités de loisirs ou des transports publics interrégionaux à partir du 30 août. Sans présentation du fameux sésame, le salarié sera suspendu sans salaire. « On n’est pas là pour vérifier l’état de santé de nos employés », poursuit Gabriel Arduino, « on est déjà dans une période difficile au niveau du recrutement, et là on risque de perdre un ou deux employés qui n’auraient pas réussi à trouver de date pour se faire vacciner avant cette date ».
Avant de passer à ces mesures restrictives, le patron du Medef en Gironde préfère de son côté jouer la carte de la pédagogie. Pour Franck Allard, « dans un premier temps, il faut d’abord convaincre ceux qui s’opposent encore au vaccin. Un certain nombre de nos collaborateurs adhèrent aux thèses antivax, on doit donc aller vers eux pour leur expliquer que la vaccination est la meilleure solution pour eux et pour les autres ».
L’avis du Conseil Constitutionnel donnera en tout cas une ligne à suivre pour les employeurs d’ici là, « il y aura peut-être des mesures un peu coercitives, mais on ne les mettra en place que quand on aura usé de tous les arguments d’ici là », appuie Franck Allard.